Des années que je veux en faire ! Des années qu’une fois les fêtes de Pâques passées, je me dis que j’en ferai l’année prochaine !
Cette année c’est fait, certes avec un peu de décalage, mais c’est fait !!!! Victoire !!
La mouna oranaise !!
Déjà, à la base, je suis très brioche … Si vous tapez « brioche » dans le moteur de recherche du blog vous allez voir …
Bref, cette mouna, qu’on voit apparaître furtivement à l’occasion de Pâques, me faisait de l’œil depuis un bon bout de temps ! J’ai de la famille pied-noir, inutile de préciser qu’il y a du niveau !! Et que mon fil d’actualité Facebook est très « mouna oranaise » tous les ans à la même période !
Je devais donc me lancer, il en allait de ma réputation !! 😉 Même si Pâques est derrière nous …
Alors avant de rentrer dans les détails de la recette, voici un peu d’histoire …
(Source : La Librairie Pied-Noir)
La mouna se préparait traditionnellement par la mère de famille, avec l’aide des enfants ; elle pouvait être cuite à la maison, ou dans le four du boulanger. On la mangeait le jour de Pâques et le lundi lors de l’excursion traditionnelle. Ce gâteau ne s’achetait pas, il était offert aux personnes présentes lors des réunions familiales ou amicales.
La dégustation de la mouna est entrée dans le midi de la France, dans les années 1960, avec le rapatriement des Pieds-Noirs.
Il y a trois hypothèses quant à l’origine de la mouna ou mona.
Etant semblable à la mona de Pascua espagnole, il est souvent affirmé que cette pâtisserie a été amenée par les Espagnols en Oranie.
Une autre hypothèse rapproche le nom du gâteau de celui du fort construit par le premier gouverneur espagnol, don Diego, marquis de Comarez, à l’endroit même du débarquement ; ce fort fut appelé Castillo de la Mona, car, dit-on, l’endroit entièrement boisé était habité par des bandes de singes (mona en espagnol). Pour la fête de Pâques, les familles auraient fait passer aux prisonniers du fort des gâteaux, piqués sur de longues perches, qui auraient pris le nom du lieu.
Une troisième hypothèse avance que le gâteau porterait ce nom parce que les Oranais avaient l’habitude d’aller piqueniquer près de ce fort, à Pâques.
Une autre encore rapproche mouna de mimouna, probablement issu de l’arabe imoun (heureux), qui est le nom du dernier jour de la Pâque juive.
Voilà, maintenant qu’on y voit un peu plus clair sur l’histoire, venons-en à la recette.
Le procédé est similaire à une brioche comme vous avez déjà pu en faire. Il réside néanmoins des différences notables :
– il faudra réaliser un levain à base d’une infusion d’anis
– il n’y a pas de lait mais du jus d’orange (qui lui donne ce goût particulier avec l’anis)
– et il n’y a qu’une seule pousse, mais qui dure toute une nuit !!
Ce dernier point est à prendre en compte dans votre organisation … 😉
Les ustensiles nécessaires :
Un robot pâtissier avec un crochet pétrin (c’est faisable à la main de toute évidence vu l’histoire … mais bon …),
Une petite casserole,
Une râpe à zestes,
Un presse-agrume
Et deux tapis de cuisson (ou deux plaques avec papier sulfurisé).
Vous ferez ainsi 2 mounas de 500 g chacune environ.
Voilà, on peut y aller !!
La recette, Chef !
Réalisez un levain. Versez les grains d'anis dans une tasse. Faites bouillir un peu d'eau et versez-la dans la tasse. Laissez refroidir au moins 20 minutes (l'infusion ne doit pas dépasser 37 degrés). Mettez 125 g de farine et la levure dans un petit saladier. Ajoutez petit à petit l'infusion sans les graines et mélangez. Vous devez obtenir un mélange pâteux mais pas liquide (j'ai mis 12 cuillères à soupe environ). Couvrez d'un linge et laissez pousser sur votre plan de travail. Pendant ce temps, réalisez la base de la pâte. Faites fondre le beurre. Mettez 375 g de farine dans le bol de votre robot. Ajoutez le sucre, le sel, les œufs, le beurre fondu, le zeste du citron, le zeste de l'orange ainsi que le jus de l'orange. Mélangez bien avec la feuille (le K chez Kenwood) jusqu'à obtention d'un mélange bien homogène. Retirez la feuille et remplacez-la par le crochet à pétrin. Ajoutez le levain et pétrissez 10 minutes en démarrant à vitesse lente (2 sur 6), puis augmentez jusqu'à vitesse 4. Votre pâte doit se détacher des parois du bol. Si ce n'est pas le cas ajoutez un peu de farine (maximum 50 g). Couvrez avec un linge propre et humide, laissez pousser toute la nuit dans la cuisine. Le lendemain, préchauffez votre four à 180 degrés. Farinez votre plan de travail et versez la pâte. Faites deux boules de même taille et disposez-les sur un tapis de cuisson. Badigeonnez-les du mélange jaune d’œuf et lait. Saupoudrez de perles de sucre. Faites des entailles en forme de croix avec une paire de ciseaux. Enfournez pour 35-40 minutes. (vérifiez la cuisson avec la lame d'un couteau) Laissez refroidir sur une grille.La Mouna oranaise
Ingredients
Instructions
8 Comments
Dalila
samedi 9 mai 2020 at 09:53Merci Emma pour ce partage!
Une recette qui me rend nostalgique(originaire d’oran et j’habite en Belgique) j’en prépare toujours et souvent même!cette délicieuse Brioche qui amène beaucoup de chaleur à la maison surtout au moment de la cuisson quand tout les arômes se dégagent(je mets aussi une cuill d’eau de fleur d’oranger) les enfants adorent aussi avec un bon morceau de chocolat ou de la pâte à tartiner,au lendemain,vous pouvez la rechauffer 10 secondes au micro-ondes afin d’avoir le chocolat bien coulant..miammm.
À Oran,On la vends aussi avec de la crème pâtissière,façon tropezienne! En effet ,souvent la Mona est distribué lors de fêtes:baptêmes,mariages ou alors aux cimetières quand on va sur les tombes des ancêtres et là il s’agit d’en faire une offrande.
Je vous conseille vivement de l’essayer et ta recette Emma est top! ????
Emma
samedi 9 mai 2020 at 10:02Oh merci Dalila pour ce partage plein de douce nostalgie et de tradition ! Je note tous tes conseils. A appliquer très vite … 😉
Marie José GARNIER
samedi 9 mai 2020 at 11:00Merci pour ce partage Emmanuelle ! Ma famille est d’origine pied noir et espagnole. La mona est effectivement traditionnelle chez moi à Pâques. Aussi longtemps que je me souvienne , nous pétrissions en famille,à tour de rôle, dans une grande bassine le soir du vendredi saint . Toujours en quantité puisque nous partagions avec les voisins, les amis.
J’ai continué la tradition. Aujourd’hui avec le kitchenaid, le pétrissage n’est plus familial mais la dégustation est toujours attendue avec impatience par tous les gourmands !
Emma
samedi 9 mai 2020 at 14:43Oui j’adore ce genre de tradition, c’est formidable de les perpétuer (même avec le kitchenaid 😉 ). Bon weekend !
LadyMilonguera
samedi 9 mai 2020 at 16:34Ta mouna est magnifique !
Emma
samedi 9 mai 2020 at 17:47Merci beaucoup !! Elle a explosé dans mon four !! 😉
Les recettes de la débrouille
dimanche 10 mai 2020 at 20:49Je ne connais pas du tout cette brioche mais elle donne envie. Celle que tu as faite est très jolie.
Emma
lundi 11 mai 2020 at 13:57merci beaucoup !